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BTP Côte d’Ivoire : au port d’Abidjan, les Chinois voient grand

SOURCE | Le Monde | 12.05.2019

Pelleteuses en action sur un paysage lunaire au bord de l’eau, une grue de 100 mètres déchargeant un amas de fers à béton… Leader en Afrique de l’Ouest, le port d’Abidjan, qui assure 90 % des échanges extérieurs de la Côte d’Ivoire, s’est lancé dans un vaste projet de modernisation de ses installations, afin de maintenir sa position mais surtout rivaliser avec ceux de Tanger, au Maroc, et de Durban, en Afrique du Sud.

Chine@Batirici.ci

Les travaux, qui ont commencé en 2012, sont pilotés par des ingénieurs et ouvriers chinois, dont le pays finance ce programme à hauteur de 1 100 milliards de francs CFA (1,67 milliard d’euros). « Ce chantier, qui emploie 300 personnes [en majorité des Chinois],s’achèvera en août et fera de ce terminal le plus grand d’Afrique de l’Ouest », explique Rui Zhui, responsable de la qualité pour China Harbour Engineering Company.

« A partir de 2020, le port d’Abidjan pourra accueillir les plus grands navires qui fréquentent les côtes africaines », affirme à l’AFP Hien Sié, le directeur général du port. « Nous avons pris l’option de construire un terminal avec 16 mètres de tirant d’eau [la partie immergée du navire] pour anticiper l’avenir. Ce deuxième terminal peut nous faire vivre encore un siècle », poursuit-il, rappelant que le premier terminal à conteneurs, exploité depuis 2004 par le groupe français Bolloré, « ne pouvait plus contenir que des navires à 11,5 mètres de tirant d’eau » maximum.

Approfondissement du canal de Vridi

La mise en service du deuxième terminal, long de 1 200 mètres et profond de 18 mètres – un record sur la côte ouest-africaine –, permettra d’accueillir des navires transportant 10 000 conteneurs, contre 3 500 auparavant.

Par ailleurs, le port, qui se trouve dans une lagune, a achevé en février l’élargissement et l’approfondissement du canal de Vridi, qui le relie à la mer, pour un coût de 150 milliards de francs CFA (230 millions d’euros). Cet aménagement va permettre le passage des navires sans limitation de longueur, contre 250 mètres maximum auparavant.

Le 15 mars 2018, les autorités portuaires avaient accueilli le Grande Abidjan, un imposant cargo battant pavillon italien de la compagnie Grimaldi, capable de transporter jusqu’à 5 500 véhicules, pour l’inauguration du nouveau quai roulier (exploité pour l’import et l’export de véhicules, camions et remorques), long de 300 mètres avec un tirant d’eau de 15 mètres.

Le trafic au port d’Abidjan a augmenté de 7,2 % en 2018, pour atteindre plus de 24 millions de tonnes. « Nous avons une économie forte qui attire les armateurs, souligne M. Sié. Vous avez Tanger au nord, qui bénéficie d’une situation géographique particulière [sur le détroit de Gibraltar], et à l’autre bout Durban [sur l’océan Indien].Nous sommes situés entre les deux et nous avons des atouts pour être un hub en Afrique. »

Une quarantaine d’entreprises chinoises

La gestion des nouvelles infrastructures portuaires se fera dans un contexte de partenariat public-privé, sous forme de concession. La Chine construit les infrastructures, mais la gestion devrait être assurée par un consortium formé par deux groupes français, Bolloré Africa Logistics et Bouygues Travaux publics, et d’APM Terminals, filiale du groupe danois Maersk.

Jean-Baptiste Koffi, président de la Confédération des consommateurs de Côte d’Ivoire, déplore « un monopole de fait ». Selon lui, « il est urgent de concilier investissements, création de la concurrence et qualité des services, car à la fin c’est le consommateur qui va en bénéficier ».


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