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Btp Côte d’Ivoire – Afrique de l’Ouest : opportunités et difficultés dans le secteur des transports ferroviaires

BATIRICI | Tribune de l’Ouest  -Daniel Robert| 25.03.19

La croissance économique et démographique de l’Afrique de l’Ouest dynamise considérablement le secteur du transport ferroviaire. Les entreprises françaises se positionnent sur ce marché particulièrement porteur, mais complexe.

Avec une croissance économique de 7,4 % en 2018, la Côte d’Ivoire enregistre une croissance en léger ralentissement par rapport aux années précédentes, mais qui demeure l’une des plus importantes au monde. Pour transformer cette performance en puissance économique pérenne et durable, la Banque Mondiale a publié au début du mois de mars son rapport annuel sur l’économie ivoirienne. L’institution insiste particulièrement sur la nécessité de moderniser l’urbanisation et la mobilité, notamment dans la ville d’Abidjan.

Metro Abidjan @batirici.ci

La carence en infrastructures de transports publics augmente considérablement le temps dédié aux migrations pendulaires. Un manque de fluidité qui grève le développement économique et coûte plus cher aux usagers. Pour Jacques Morisset, auteur de ce rapport, « Nous avons fait une estimation et chaque année cela coûte 5 % du PIB de la Côte d’Ivoire. »

Une situation qui concerne la Côte d’Ivoire, mais aussi une grande partie des pays d’Afrique de l’Ouest. La plupart d’entre eux se sont d’ailleurs engagés dans de vastes programmes d’investissements et de modernisation de leurs infrastructures de transport, particulièrement dans le domaine du ferroviaire.

Une multitude d’investissements et de projets

Depuis plusieurs années, les gouvernements ouest-africains ont lancé plusieurs projets de trains régionaux et de rames de métro pour désengorger leurs grandes villes et stimuler leur économie. La France et ses entreprises, fortes d’une expertise particulière dans le domaine des transports publics et du rail, sont en première ligne.

Dès 2017, les gouvernements ivoiriens et burkinabés annonçaient le début des travaux de réhabilitation de la ligne de chemin de fer reliant Abidjan à Ouagadougou. Près de 1 260 kilomètres rénovés par le groupe Bolloré pour un coût total d’environ 396 millions d’euros. Le Ghana s’est engagé pour sa part dans un vaste programme de développement de ses chemins de fer, pour 21, 5 milliards de dollars. Un métro aérien est aussi prévu dans la capitale, Accra, afin de désengorger la ville. Une ligne de métro similaire à celle qui existe déjà à Abuja au Nigéria, inauguré en 2017. En Côte d’Ivoire, la ligne 1 du métro d’Abidjan sera opérationnelle dès 2022.

Un métro d’ailleurs financé à 100 % par la France, pour un coût total de 1,4 milliard d’euros soit environ 665 milliards FCFA. Un projet assuré par deux entreprises françaises, Bouygues et la SNCF (via sa filiale, Keolis). La SNCF qui est également présente à Dakar au Sénégal pour la maintenance et l’exploitation du nouveau TER qui relie depuis quelques semaines la gare centrale au nouvel aéroport international Blaise-Diagne.

La billettique, un marché à part entière

Secteur stratégique des transports collectifs, la billettique désigne l’outil automatisé de gestion des titres de transport, tickets ou cartes à puces. Un domaine particulier, qui regroupe un panel extrêmement large d’activités, de la gestion de l’ensemble des données du réseau aux équipements de validation, de vente et de contrôle des titres de transport. Un enjeu colossal pour l’exploitation des lignes de trains et de métro, car il s’agit de coordonner, de planifier et de rentabiliser l’ensemble des flux des données et de personnes.

Un secteur dans lequel les « systèmes de transport intelligents » (STI) jouent un rôle majeur, puisqu’il s’agit de la transposition des nouvelles technologies de l’information et de la communication au domaine des transports, que ce soit dans les systèmes d’aide à l’exploitation, la gestion des infrastructures de réseau ou les informations destinées aux voyageurs.

La billettique, aussi indispensable aux entreprises qu’aux usagers est donc la clef de voûte d’une infrastructure de transports publics efficace. Là encore, les entreprises françaises se singularisent souvent par leur savoir-faire et leurs compétences dans leur domaine. Une véritable force de frappe parfois limitée par l’extrême complexité du secteur. En effet, l’enchevêtrement des réseaux et des informations propre à la billettique peut donner lieu à certains déboires dans la mise en place des dispositifs, comme ce fut le cas pour le groupe Thales à Bordeaux et l’entreprise Parkeon Flowbird à Lille.

Une bonne réputation est pourtant indispensable tant le secteur est stratégique et sophistiqué. C’est cette complexité qui freine parfois l’exportation des entreprises françaises en Afrique de l’Ouest, souvent confrontée sur place à des difficultés supplémentaires liées à des infrastructures, des urbanismes ou des modes de consommation différents de ceux pratiqués en Europe.

Les enjeux sont pourtant immenses dans un secteur stratégique en plein développement, celui des transports collectifs.


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